Si nous ne faisons rien, nous n'aurons plus un poisson d'ici 30 ans! (Stephan Beaucher)

Destruction programmée et inutile du silure sur la Dordogne

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il y a 3 ans 10 mois - il y a 3 ans 10 mois #17970 par dede17
Information de Philippe Garci de l'Association de Défense des Ressources Marines (ADRM)

Une campagne de pêche imminente de grande ampleur vise à commercialiser les silures de la Dordogne.

L'alibi consiste à les accuser de manger les amphihalins, ce qui séduira quelques pêcheurs de salmonidés mal informés mais aussi des responsables politiques courtisés et trop pressés pour discerner le vrai du faux. L'étude viserait à évaluer l'impact des silures sur la migration des amphihalins mais oublie d'exiger que les contenus stomacaux soient recherchés et analysés. Contrairement à ce que dit l'article 3, la vraie finalité de ces « pêches expérimentales » est de soutenir la profession de pêcheurs professionnels en eau douce en chute libre. L'extraction des silures se fera avec des filets maillants, verveux et palangres qui sont capables d'attraper la plupart des espèces d'eau douce. Sans aucune surveillance d'aucune sorte, notamment aucun observateur ni aucun scientifique indépendants : les seuls témoins seront les bénéficiaires demandeurs. Il n'y aura aucune publication de ces résultats en temps réel. Ni aucune autorité indépendante pour les rédiger.
Rappelons qu'en France, on ne connaît pas le détail des captures de la pêche professionnelle en eau douce qui ne déclare ni ne publie quoique ce soit à ce sujet.
Découvrir (rarement) un amphihalin dans l'estomac d'un silure ne prouve pas que cette prédation ait été réalisée avant la mort de cet amphihalin : en effet, aloses et lamproies meurent systématiquement après la reproduction, période où ils deviennent des proies idéales pour le silure qui comme tous les prédateurs est opportuniste et va au plus facile. Le silure est d'ailleurs « volontiers nécrophage » et se pêche au poisson mort. Dans l'étude Épidor 2011-2012, l'examen des gonades prouve que les deux aloses avaient déjà frayé. Quant aux 19 lamproies marines, seule une lamproie a été documentée avec les ovules. Dans l'étude sur la Loire dirigée par la femme d'un pêcheur professionnel, il a fallu capturer 274 silures, pendant la période de remontée des amphihalins, sur deux printemps consécutifs et en se retenant que les « estomacs pleins » pour finalement constater 4 aloses, 4 lamproies et deux saumons, c'est-à-dire un anadrome pour 30 silures. Cette « étude » s'est bien gardée d'examiner les gonades de ces poissons qui étaient peut-être vides. Il ressort que jusqu'à preuve du contraire, le silure profite à l'occasion de géniteurs moribonds ou déjà morts qui se sont déjà reproduits.
Le silure, implanté dans les eaux de la Dordogne depuis des dizaines d'années maintenant, a désormais un rôle établi dans l'écosystème en réduisant le risque de maladies par élimination des poissons malades, en contrôlant les espèces invasives comme les écrevisses américaines, en recyclant les poissons morts (comme les amphihalins après la ponte) tout en contrôlant ses propres effectifs. Il a été scientifiquement prouvé que partout où il s'est établi, la richesse spécifique est supérieure à celle des stations où il est absent. Sa diète est surtout constituée d'écrevisses et de cyprins, mais il ne chasse ni au même endroit ni au même moment que le sandre et le brochet avec lesquels il n'entre pas en compétition.
Ces poissons seront donc commercialisés (article 6), c'est le seul but, alors que l'établissement Épidor lui-même a publié des taux de PCB 10 ou 20 fois supérieurs à la norme … dans la queue de ces poissons qui constitue une grande partie de leur morphologie. Les PCB sont tellement dangereux que, selon le dernier avis de l'ANSES, les femmes en âge de procréer ne devraient pas manger cette espèce plus d'une fois tous les deux mois. Un nouveau scandale sanitaire est en vue.
Les dommages collatéraux seront nombreux : « la zone d'expérimentation inclut les zones de réserve permanente » au droit des 3 barrages du bergeracois et les filets, verveux et autres palangres n'ont jamais été capables de choisir leur victimes. Le risque est grand pour que brochets, sandres, et autres anguilles payent le prix fort et que davantage de saumons et d'aloses que ce que les silures prédateraient seront finalement détruits par les engins de pêche.
Les silures sont des bouc émissaires : le confinement de centaines et même de milliers de filets d'amateurs aux engins par la COVID-19 a permis une montaison extraordinaire de saumons, aloses et lamproies, jamais vue depuis 10 ans … en dépit de la présence des silures. Partout en France, en Seine, en Loire, en Gironde ou en Dordogne, l'absence inespérée des barrages de filets a permis de réaliser un test grandeur nature : le vrai prédateur, celui qu'il faut éliminer pour donner une chance à ces espèces, c'est le filet, qu'il soit professionnel ou amateur.
Et il faut le faire au nom de la loi qui porte ici le nom de la directive Habitats dont le projet d'arrêté ne dit mot : au nom de la directive Habitats, il faut retirer définitivement les filets des aires NATURA 2000 que sont la Dordogne et la Garonne et indemniser, comme il se doit, les rares pêcheurs concernés.
Il restera ensuite à s'attaquer avec le même argument au problème de la disparition des amphihalins en mer liée à la pêche professionnelle sur la bande côtière qui intercepte les saumons et les aloses par milliers dans leur corridor de migration. En silence et tous les printemps, COVID ou pas.

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Dernière édition: il y a 3 ans 10 mois par dede17.

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