Les emplois générés par la pêche récréative en mer valent ceux engendrés par d’autres secteurs tels que la pêche commerciale et l’aquaculture, mais les premiers ne sont mentionnés nulle part dans la PCP proposée, écrivent Jean-Claude Bel et John Crudden.
Nous, l’European Anglers Alliance (EAA – l’Alliance européenne des pêcheurs à la ligne) et l’European Fishing Tackle Trade (EFTTA), avons publié un texte proposant six amendements pour la réforme de la PCP. Nous souhaitons attirer l’attention sur le fait que la pêche récréative en mer n’est pas explicitement mentionnée dans la PCP. Nous estimons qu’elle doit y figurer afin de garantir à notre secteur, la pêche récréative en mer, un traitement par la PCP aussi juste et équitable que celui d’autres secteurs tels que la pêche commerciale et l’aquaculture.
La Banque mondiale a publié ce mois-ci le rapport « HIDDEN HARVEST – The Global Contribution of Capture Fisheries » qui avance ceci : « On estime à environ 190 milliards de dollars [soit 153 milliards d’euros] par an, le budget dépensé par 220 millions de pêcheurs récréatifs dans le monde»
Ainsi, rien qu’en Europe, 8 à 10 millions d’Européens pratiqueraient la pêche récréative en mer. Leurs dépenses s’élèvent à 8-10 milliards d’euros, contribuant à plusieurs dizaines de milliers d’emplois. L’économie et l’emploi générés ont autant de valeur et d’importance que ceux engendrés par d’autres secteurs, mais cela n’apparaît pas dans la nouvelle proposition de PCP.
Nous avions déjà évoqué ce problème il y a dix ans, lors de la réforme de la PCP, mais en vain. En effet, les propositions de la réforme de la PCP de la Commission du mois de juillet de l’année dernière ne mentionnent absolument pas la pêche récréative.
Notre position actuelle est encore plus légitime qu’en 2001, étant donné qu’un certain nombre d’actes législatifs, adoptés depuis 2002, font expressément référence à la pêche récréative en mer. En effet, les quatre règlements et les deux décisions qui ont été adoptés ces dernières années, ou qui devraient l’être prochainement, comprennent des dispositions spécifiques relatives à la pêche récréative. Désormais, la pêche récréative est clairement incluse dans la loi en matière de PCP, même si c’est sur une base ponctuelle et fragmentaire et presque exclusivement dans le cadre des exigences et du bien-être des autres secteurs de la pêche.
Nous considérons le secteur de la pêche récréative en mer suffisamment légitime pour être clairement reconnu par la PCP, au même titre que d’autres secteurs, et ce, de façon cohérente, afin que les exigences du secteur soient prises en compte à part entière et traitées de la même manière que celles des autres secteurs. La PCP peut, et devrait fournir des règles du jeu équitables et justes pour toutes les parties prenantes, sans aucun traitement préjudiciable ou discriminatoire. À cet égard, l’UE compte des décennies de retard sur les États-Unis et d’autres pays avancés.
Nous saisissons également cette occasion pour plaider en faveur d’une définition de « pêche de stocks mélangés (saumon) » qui n’existe pas actuellement, contrairement à la « pêche mixte ». Nous proposons d’utiliser la définition suivante proposée par la NASCO (North Atlantic Salmon Conservation Organization – OCSAN – Organisation pour la conservation du saumon de l’Atlantique Nord), qui a déjà été approuvée par l’UE en 2009 : « Pêche de stocks mélangés » correspond à une pêche exploitant un nombre significatif de saumons provenant de deux ou plusieurs stocks de rivière.
Jean-Claude Bel, PDG de l’EFTTA
John Crudden, membre du Conseil de l’EAA, président du sous-groupe de la pêche en mer de l’EAA
Source
Mon avis: Tout ce qui est dit dans cet article sur l'argent dépensé par les pêcheurs récréatifs est vrai. Par contre on peut se demander pourquoi cette honorable profession n'est pas intervenue plus tôt auprès des instances Européennes. Moi qui revient de deux jours de réunion à Bruxelles sur ce sujet de la PCP je crains, mais j'espère me tromper, qu'il ne soit un peu tard
